C’est avec un goût d’inachevé que fin décembre 2022, la CFDT Orano Démantèlement et Services, après consultation auprès de ses adhérent.e.s, appose sa signature sur l’accord ponctuant la fin des Négociations Annuelles Obligatoires 2023 (NAO).
La bagarre fut rude ! Fin novembre, la Direction d’Orano DS démarre la négociation avec une proposition d’Augmentation Générale de 2,4% . La CFDT demande une AG de 6,8%, soit un minima pour compenser une inflation toujours galopante.
Parallèlement, la Direction d’Orano Recyclage démarre de son côté avec une proposition de 4,3%. De quoi se questionner sur l’intention du groupe Orano… De quoi aussi agacer… Pourquoi de tels écarts de traitement ?
Le 5 décembre, à l’appel des Organisations Syndicales, les salariés entrent en grève. Le mouvement est très largement suivi dans l’ensemble des établissements d’Orano DS : Des blocages de sites se mettent en place à La Hague, Paluel, Melox, Cattenom, Triade, Gravelines, Chinon, Belleville, Marcoule !
Le 8 décembre, un article parait dans le journal local la Presse de la Manche à lire ici ! vantant un “savoir-faire unique au monde”, rappelant que “le démantèlement, comme l’exploitation, est un métier à part entière” selon les propos de Monsieur Jean-Michel Chabeuf, Directeur développement et conseil chez Orano DS. Ironie ? Provocation ?
Voilà pour le moins de quoi échauffer encore davantage les esprits pour les salarié.e.s dont “l’entreprise a acquis une telle expérience qu’elle vend désormais son expertise à de nombreux pays. Orano a ainsi collaboré à six chantiers en Allemagne, deux aux Etats Unis, au Japon” … MAIS dont les salaires sont les plus bas du groupe !
Une 2ème grève s’ensuivra le 8 décembre.
A l’issue, la Direction campe sur ses positions, elle accorde une AG de 4,3% mais ignore toute possibilité de négociation supplémentaire, y compris la demande de la CFDT de répartir l’enveloppe de 4,3% d’AG différemment afin de faire bénéficier un talon de 100€ aux bas salaires.
Dont acte ! La CFDT et la majorité des Organisations Syndicales signent l’accord, cependant assorti d’une clause de revoyure en juin.
Alors si en cette heure hivernale “Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras”, il n’est pas dit que le solstice de juin ne réactive les forces vitales en gestation.